Vers une réorganisation de la filière de sous-traitance automobile
Regroupés le lundi 27 février, des industriels de la filière automobile, des universitaires et des experts allemands, représentés par la GIZ, à l’initiative de l’Union professionnelle de l’industrie automobile et mécanique (UPIAM), sous l’égide du ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, ont débattu de la nouvelle réorganisation de la filière automobile en vue de créer un nouveau cadre organisationnel, à savoir le cluster auto mécanique, qui permettra d’impulser et de densifier la sous-traitance automobile en Algérie afin d’appréhender le marché algérien dans un cadre plus global.
Les travaux de cette journée ont été ouverts par M.Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, lui a souligné la nécessité d’entreprendre cette démarche et de tirer le meilleur de l’exemple allemand afin de faire évoluer les entreprises algériennes en groupement dans le but de faire face aux nouveaux enjeux qui se présentent au marché algérien dans le contexte du marché mondial. Il précise à l’endroit des sous-traitants nationaux la nécessité de s’organiser en clusters pour travailler en réseau public et privé afin de consolider la chaîne des valeurs de l’industrie. Si ce cluster auto mécanique vient à se matérialiser, on pourrait parler d’une industrie locomotive, constituant un gisement appréciable pour réaliser une véritable intégration nationale à travers le développement et la promotion de la sous-traitance, tenait-il à préciser à l’assistance fort nombreuse.
Les cinq communicants qui lui ont succédé durant cette journée ont abondé dans le même sens et ont apporté des détails aux fabricants algériens, que ce soit par le soutien que l’Etat va apporter au cluster auto mécanique en termes de budget ou d’expérience internationale et ce, afin de montrer, encore une fois, la nécessité à nos fabricants et industriels de travailler en réseau puissant. La démarche pour s’unir en cluster automécanique est claire; le but l’est aussi. Elle invite les organisations patronales et les associations professionnelles qui activent dans la filière automobile et mécanique à se rapprocher et à renforcer leur collaboration, comme l’a indiqué, à son tour, le directeur général de la PME au MIPI, M.Ammouri Brahiti, qui a annoncé que le cluster s’inscrit dans le cadre du programme du ministère visant l’encouragement de l’émergence de groupes d’entreprises algériennes plus compétitives susceptibles de jouer un « rôle moteur » dans l’économie nationale, en soulignant, entre autres, le rôle prépondérant de l’Union professionnelle de l’industrie automobile et mécanique (UPIAM) dans la création du réseau automécanique, une filière sur laquelle les pouvoirs publics misent énormément.
Expérience des clusters du Land (Allemagne)
Après la présentation du modèle allemand des différentes filières organisées en Clusters, la communication de la représentante de Ved- GIZ, Mme Valérie Hundson, a insisté sur le succès qu’on peut récolter en travaillant en Clusters et a invité l’assistance à méditer le modèle de cluster de Land de RNW où sont produites les Ford Daimler et Opel. En chiffres, les clusters du Land, qui abrite 22 millions d’habitants, regroupent 800 entreprises, emploient 200.000 personnes, participent à hauteur de 22% du PIB et ont exporté en 2011, 152,1 milliards d’euros gârce, notamment, à ces PME.
Chaud débat
Après l’invitation des fabricants des pièces industrielles de première monte et de rechange à s’organiser en clusters autour des pôles industriels de Rouiba et de Constantine pour un premier départ, un débat a été ouvert. Les fabricants et importateurs de la filière automobile se sont exprimés sur l’intérêt et la forme de ces nouvelles orientations stratégiques émanant des pouvoirs publics.
Le premier à s’être exprimé à l’ouverture du débat était M. Abbas Terki, P-DG de SAEI, l’un des pionniers de la sous-traitance dans les élastomères depuis 1966, qui, pour rappel, existe depuis le temps de Berlier, avant même Sonacom. D’emblée, il a exprimé sa totale adhésion au cluster auto, mais il n’a pas caché son appréhension quant à l’évolution du secteur industriel en s’appuyant sur le fait que les commandes de la SNVI n’évoluent pas et qu’il ne fournit celle-ci qu’à hauteur de 10% de sa production (bavette, butée, sillent bloc, support moteur, tampon choc, plot, etc), alors qu’elle dispose de capacités supérieures (4.000 tonnes de transformation) et demande ainsi à être rassuré, encore une fois, sur le projet industriel automobile, de sa faisabilité ou non, et a saisi cette occasion pour demander au MIPI de le tenir informé ainsi que les actuers de la filière de l’état d’avancement ou de recul des négociations en vue de la création d’une usine automobile.
L’ex-P-DG, depuis peu, de la SNVI,M.Mokhtar Chahboub, en connaissance du dossier, a pris à son tour la parole en tant que membre de l’UPIAM et a précisé qu’il serait intéressant d’abord de constituer des clusters auto au tour de Rouiba et Constantine pour diminuer déjà les importations sur ces deux pôles industriels existants et, à partir de là, faire des extensions sur d’autres sites ou projets. Le seul importateur des équipements automobiles qui était présent à cette journée c’est M. Mohamed Siad qui a défendu la cause des importateurs de l’aftermarket et a invité l’assistance à faire le distinguo entre le marché de la première monte, qui est tributaire des politiques industrielles engagées, et celui de la pièce de rechange qui dépend des consommateurs, notamment du marché. Il a essayé tant bien que mal d’apaiser les esprits répulsifs des fabricants locaux contre le monde de l’import. Evidemment, il a demandé à faire adhérer les équipementiers professionnels à ce cluster auto mécanique. Parmi les concernés qui ont brillé par leur absence à cette journée, l’AC2A qui ne semble être associée ni de près ni de loin par les pouvoirs publics.
K.A.
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