Riadh Badji, Directeur général du CRTI: « Nous travaillons sur un véhicule électrique avec l’Enel de Azzazga »

RIADH Badji

Pouvez-vous présenter le CRTI et vous présentez également à nos lecteurs ?

Riadh Badji, Directeur général du CRTI : Merci de nous avoir donné l’occasion de présenter le CRTI et ses principales activités. Aussi bien de recherches scientifiques que de développement technologique. Moi-même je suis M. Riadh Badji, docteur en science des matériaux. En ce moment j’occupe le poste de directeur du CRTI. Pour revenir en quelques mots sur le Centre, c’est un centre qui a une dimension nationale répartie sur plusieurs pôles. Nous sommes ici au siège central à Chéraga. Nos activités principales concernent tout ce qui est techniques de soudage et d’assemblage, le contrôle non destructif, la corrosion, le signal et l’imagerie, la mécanique et les matériaux. Nous avons aussi une unité qui est à Sétif qui traite de la fabrication additive. Un pôle à Annaba qui a vocation de traiter des mines et de la métallurgie. A Bousmail, nous avons une plate-forme technologique sur le système embarqué intelligent qui fait entre autres les drones. A Oran, nous avons une plate-forme technologique située au campus universitaire de l’USTO. Elle est spécialisée dans tout ce qui est mécanique, robotique d’intervention et de service. A travers cette plate-forme nous  envisageons  surtout de répondre aux besoins croissants du secteur industriel, notamment, les travaux de sous-traitance en relation avec les domaines de découpage, de mécanique de précision et de pièces de haute précision dont les applications relèvent des domaines industriels importants pour l’Etat algérien tel que les hydrocarbures, l’automobile etc… En fait à travers cette plate-forme, on envisage une activité de sous-traitance de niveau assez élevé.
A ce jour, ce que vous avez développé, a-t-il connu une application sur le terrain ?
Ce qu’on développe au niveau du CRTI, concerne plusieurs volets, réunis sous un grand titre qui s’intitule valorisation des résultats de la recherche. Comment peut-on permettre au secteur industriel voir au secteur économique de manière générale de tirer profit des résultats de la recherche. Pour nous au CRTI, il y a plusieurs formes de valorisation. Parmi ces formes on cite tout ce qui est accompagnement, du secteur industriel à travers des formations, des études, expertise
conseil etc… Il y a une autre forme de valorisation qui est la création d’entreprise économique. C’est ce qu’on a fait au CRTI ou on a créé une filiale qui constitue une interface entre le monde de la recherche au CRTI et le secteur socio-économique. Cette filiale a pour mission principale la commercialisation du savoir maitrisé, entre parenthèses ; c’est un commerçant scientifique. C’est une société qui est en activité depuis 2010 elle est référencée ISO. Ses domaines d’activité sont orientés vers des domaines d’hydrocarbures sinon tout ce qui est installation industriel dans le domaine des travaux publics, des chemins de fer. Des conventions ont été signées avec le secteur public et le secteur privé. On a aussi un projet de grue nacelle, ses applications sont dédiées aux travaux publics. Ça c’est un exemple de faire bénéficier l’industrie du savoir. On a plein de choses qui sont entrain de se développer.

Qu’en est de votre projet de véhicule électrique ?
Dans le volet du véhicule électrique, là aussi nous avons beaucoup de collaborations, avec des industriels. Plusieurs rencontres qui se sont tenues soit au ministère de l’industrie soit au CRTI à Chéraga avec des industriels dans le projet du prototype du véhicule électrique. Au CRTI, on a commencé par ce qu’on appelle véhicule électrique multi usage. L’objectif principal pour nous, c’est la maitrise de la technologie du véhicule électrique. Comme vous le savez, toute technologie, avant qu’elle ne soit industrialisée, elle passe par la phase de maitrise et de maturation.
Le premier prototype est sorti, quelle est la prochaine étape ?
Le premier prototype au niveau du CRTI, nous a permis de structurer le projet. On est nouveau dans le domaine, mais la volonté des chercheurs du Crti nous a permis de franchir ce pas. La décortication du véhicule électrique donne lieu à plusieurs projets, entre autres, sur le stockage de l’énergie, et les batteries. Le grand challenge dans le véhicule électrique c’est la batterie, une batterie qui dure longtemps, qui offre une autonomie. On est les premiers à avoir lancé le projet du véhicule électrique. En ce moment, nous travaillons sur une version améliorée, dont les applications seraient dans des zones, que j’appellerais, fermées, telles que les zones industrielles, les aéroports, les complexes touristiques, l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire. On veut proposer un prototype de véhicule facile à construire, pas trop cher avec un maximum de taux d’intégration.
Vous en êtes ou exactement ?
On est en collaboration avec une entreprise de Azzazga spécialisée dans la fabrication des transfo et du matériel électrique. On travaille à la mise en place d’un moteur électrique destiné au véhicule électrique. Eux ils fabrique des moteurs électriques mais pour des applications industrielles. Ils ont un savoir extraordinaire. On est en train de travailler sur la base d’un model existant chez eux, qu’on essaie d’adapter en proposant une étude modificative qui permet de réaliser un prototype de moteur électrique. Nous travaillons également sur un système de commande et de conversion d’énergie. Nous avons une équipe de recherche qui est en train de réaliser le prototype. Il y a 25 chercheurs et ingénieurs qui travaillent sur le véhicule électrique.
A quel degré de maturité est arrivé le projet ?
Je ne veux pas parler du degré de maturité du projet mais du degré de maturité des technologies associées. Le niveau de maitrise ne signifie pas le niveau de maitrise du véhicule lui-même mais le niveau de maitrise des technologies. A l’étranger il y a des groupes de travail qui sont sur des projets depuis 10 avec des budgets considérables. Le fait de maitriser et de « maturer » la technologie c’est cela la mission du chercheur et de l’établissement de recherche.
Industrialisé ou non ce n’est pas la question qu’on doit poser au chercheur. La question qu’on doit lui poser quels sont les échéanciers prévisionnels pour la maitrise de la technologie. La question de l’industrialisation relève des autorités compétentes.
Est-ce que c’est faisable ? je vous dirais oui. Est-ce que cela nécessite du temps et du travail ? oui parce que tout est lié à la maitrise. Et une fois le dossier est ficelé on le remet entre les mains des autorités compétentes.

Qu’est ce qui a motivé votre participation au salon d’Oran ?
Nous avons d’autres applications et c’est ce qui nous a poussés à participer au salon d’Oran. L’objectif c’est de montrer aux industriels notre savoir et notre expérience en matière de petit véhicule destiné pour les espaces fermés, je pense que la, c’est un très bon créneau. Cela permet déjà de réduire l’empreinte carbone et favoriser une activité de sous-traitance autour de ce produit qui se terminera par la réalisation. Les espaces en question ont vraiment besoin de ce type de produit, et de véhicule. Le fait de lancer un projet national entre la recherche et l’industrie cela permettra de répondre à ces besoins. Nous avons d’autres offres au CRTI. De maniéré général, je cite des formations qualifiantes de soudage, contrôle non destructif, métallurgie, corrosion. On propose aussi des services avec notre filiale expertise.

K.A.

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