La défaillance de trop

115-15-01

Ultipa concessionnaire multimarque a été dépossédé de la coquette somme de 1,6 milliard de centimes. Cela s’est produit récemment au cours d’un hold-up digne des séries américaines. Au delà du simple fait divers, il convient de préciser que la survenue de ce sinistre découle d’un manquement avéré aux règles professionnelles observées par le reste des concessionnaires établis en Algérie. La genèse de l’affaire remonte au mois d’octobre passé. Aux environs de 09h00, une petite voiture de marque Hafei quitte le nouveau siège d’Ultipa de Bab Ezzouar.

Sur le sentier en tuf qui sépare le site de la grande route, deux véhicules sont en stationnement. Arrivés à leur hauteur, l’un des véhicules se met au travers de la chaussée. Deux individus surgissent de la seconde voiture avec des armes blanches à la main. Ils s’attaquent aux occupants de la voiture d’Ultipa auxquels ils demandent de leur remettre les clés de l’automobile. C’est avec une déconcertante facilité que les bandits parviennent à emporter les deux cabas pleins d’argent cachés dans la malle. L’enquête de la police aura permis de savoir que la faille provenait du système interne d’Ultipa. Les investigations ont, en effet, prouvé que les voleurs ne sont autres que le personnel chargé de la sécurité à Ultipa. Ces derniers ont été arrêtés et présentés à la justice, alors qu’une partie de la somme volée a été récupérée. Par ailleurs, il est peut-être utile de revenir sur les raisons qui ont conduit à l’arrivée de cet incident. Un incident qui, faut-il, le préciser aurait pu provoquer mort d’hommes si les infortunés « convoyeurs de fonds » de chez Ultipa avaient eu affaire à un gang de professionnels. Ainsi, les spécialistes en la matière savent qu’une bande de malfaiteurs rompus à sa tâche aurait tout simplement liquidé physiquement leur victime afin d’effacer toutes les pistes qui pourraient remonter jusqu’à eux. Si Ultipa avait fait appel à une entreprise spécialisée dans le transport des fonds, le hold-up en question n’aurait jamais pu être programmé. En effet, les indélicats employés avaient dénoté que chaque jour des sommes vertigineuses étaient transportées à la banque dans une petite voiture par un personnel des plus ordinaires. Les sommes en question, qui parfois atteignent les trois milliards de centimes, représentent les recettes de l’exercice commercial de la journée précédente. Sur un autre registre, il y a également lieu de souligner un autre aspect regrettable. Il s’agit de la manipulation de l’argent en espèce. Il faut dire que chez les concessionnaires confirmés, toutes les opérations commerciales ou du moins les plus importantes, se règlent par voie de banque. Il est ainsi interdit de manipuler de l’argent en espèce. A la place de celle-ci, se sont les reçus de versement qui font office de monnaie d’échange. Cette méthode de travail qui ne semble pas être privilégiée à Ultipa est par ailleurs employée afin d’éviter les éventuels dérapages. Et parmi les possibilités de dérapage figure l’éventualité du hold-up dont les retombées peuvent avoir des incidences négatives sur le potentiel humain, mais aussi sur la clientèle qui, elle aussi, risque de fuir, tant les lieux n’inspireront plus à la sécurité. Il reste enfin à souhaiter qu’Ultipa va apprendre de ses erreurs, à plus forte raison que le climat de mécontentement de sa clientèle est plutôt inquiétant. Nous y reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.

R.K.

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