Renault a joué avec le feu

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121-05-09

La seule défection de la 10e édition du Salon de l’automobile d’Alger a été, contre toute attente, celle de la marque traditionnelle et non moins connue, en l’occurrence Renault. Le représentant de la marque au losange a raté sa montée au créneau, en boycottant l’événement le plus important du pays, du coup, il a perdu à jamais sa place habituelle, c’est-à-dire son stand situé au pavillon C repris par quatre autres concessionnaires. Il lui sera donc difficile de dénicher une place pour l’édition prochaine, ou sinon avec plus de chance, il sera relégué au second plan, avec un espace moins important et non stratégique.

La politique de la chaise vide, adoptée par Renault, au moment où l’association des concessionnaires a vu le jour, était un faux calcul, une stratégie stérile. Les retombées risqueraient d’être plutôt néfastes. Renault a joué avec le feu au moment où une concurrence des plus rudes a pris place sur le marché algérien. La non-participation de Renault peut être interprétée par le public comme un engagement de désintéressement ou d’un constructeur qui a perdu la bataille avec l’arrivée des asiatiques et des américaines. Les responsables de Renault-Algérie n’ont donné aucune explication à la presse, ni communiqué les raisons d’une telle absence, ils ont laissé planer le doute et semer la rumeur jusqu’à la dernière minute, mieux ils ont créé quelques soucis aux organisateurs quant à l’affectation de leur habituel emplacement. Nombreux sont les concessionnaires qui se sont livrés bataille pour récupérer le pavillon C, car l’enjeu était de taille. Le stand de Renault est stratégique avec une surface de rêve. Est-il raisonnable pour un concessionnaire de l’importance de Renault de céder aussi facilement sa place ? Y a-t-il un message à décoder, quand on sait que l’heure est plutôt à l’investissement et au redéploiement. Le boss actuel et fraîchement installé en Algérie, en remplacement de Michel Tranche, ne semble pas aller dans le sens de la stratégie globale du patron du groupe Renault (Samsung, Dacia, Nissan et Renault) Carlos Ghosn, ni de celle de l’ancien, M. Shwitzer, pour imposer au moins Dacia Logan dans les pays émergeants. Le modèle roumain by Renault lancé en grande pompe et auquel on a dégagé un budget en matière de communication et publicitaire pour pénétrer le marché s’est vu freiner dans sa course, sa version diesel aurait pu connaître une clientèle dans un événement aussi efficace que le Salon d’Alger, d’autant plus que son concurrent direct, Peugeot, a affiché ses ambitions pour gagner la bataille d’un segment dont il souffrait, à savoir le modèle tri-corps. La 206 Sedan venue d’Iran a déjà déclaré la guerre à la Roumanie et cela sans parler des tirs groupés de la Fiat Siena, Hyundai Accent, Chevrolet Aveo… Renault a boycotté le Salon sans pour autant récolter des dividendes. Fiat, entre autres, en récupérant sa place l’a déjà fait oublier. Comme on dit, la nature a horreur du vide.

J.J Dessailly

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