2005, une année satisfaisante

116-06-01

M. Ali Hamoutène, numéro deux du groupe Achaibou et directeur général d’Elsecom, pour ceux qui ne le connaissent pas est aussi un ancien routier du domaine automobile. Présent depuis sa création, même s’il ne se montre pas plus, nombreux algériens « motorisés », ne savent peut-être pas que c’est lui qui a imposé et introduit la petite voiture accessible aux petites bourses, qui demeure aujourd’hui parmi les plus vendues en Algérie. M. Hamoutène connait parfaitement le marché et l’esprit algérien, sa stratégie la cherche dans sa cible : Petit prix, petite voiture mais gros volume. Aprés la Maruti, aujourd hui, il lance la Faw, une voiture chinoise ? laquelle il prédit un avenir aussi radieux que l’indienne (Maruti). Pour mieux asseoir son introduction et pérenniser sa société, il met en place un autre segment, ? savoir celui du transport avec différentes marques. Encore une fois, il mise sur le prix. C’est ainsi qu’il accroche avec les bus Isuzu et Asia puis les camions Nissan diesel. L’auto-marché, l’a rencontré. Il parle sans détour, en affichant sa fierté d’avoir participer ? l’expansion du marché automobile. Il se dit aussi optimiste quant ? la suite du parcours, tout en plaçant ses produits et sa société parmi les plus réguliers, donc professionnels. Écoutons-le.

L’auto-marché : L’année tire à sa fin, quel bilan feriez-vous pour cette année, et si possible comparé relativement à l’évolution du marché ?

M. Hamoutène : D’emblée, on peut dire qu’il est positif pour Elsecom qui ne cesse d’accroître ses parts de marché. En 2004, dans notre business plan on s’était fixé un objectif de 5 000 véhicules ce qui a été atteint. En 2005, nous avons revu à la hausse nos volumes et on s’est alors promis d’atteindre 7 000 ventes ; à ce jour (13 décembre), on peut d’ores et déjà vous annoncer qu’on clôturera l’année dans le respect de nos objectifs. En somme, 2005 est aussi une année satisfaisante, en particulier pour la Maruti.

Maintiendrez-vous les mêmes objectifs pour la Maruti sachant qu’aujourd’hui, on se bouscule de toute part sur ce segment ?

Il est vrai que 2006 s’ouvrira sur d’autres batailles plus rudes, compte tenu du contexte concurrentiel qui se durcit davantage par l’arrivée d’autres marques sur le segment A et B ou (B0, B, B+) comme vous l’appelez. Nous avons ouvert la brèche avec la Maruti (Zen et Mille), ce qui nous permet une longueur d’avance sur la concurrence, et en plus, nous avons suffisamment d’atouts entre les mains pour y faire face. Quant à nos objectifs sur la Maruti, ils sont revus à la hausse et pour les réaliser, il va falloir tout simplement se battre.

Vous pronostiquez déjà que 2006 sera une année plus rude en terme de concurrence que 2005 ; pourrait-on par là conclure que votre cheval de bataille est pris dans l’étau ?

Oh oui, la concurrence sera rude au vu des prétentions sur les parts de marché à prendre des uns et des autres qui sont assez visibles pour le confirmer ; en plus, tous les indicateurs environnementaux sont là pour en conclure sur une année à venir qui sera aussi bien très concurrentielle que prospère en terme de marché. Concernant la Maruti, celle-ci n’est pas en étau. En effet, l’arrivée des autres marques qui viennent lui disputer des parts est un fait que nous suivons de très près et nous saurons être réactifs à cela.

En parlant de Maruti, comme l’indique son slogan de voiture moins chère du marché, elle a à son tour disputé des parts de marché au segment B où les françaises sont plus présentes. Comment réagissez- vous à cela ?

Il est vrai que la Maruti représente la meilleure solution aux petites bourses pour rouler, moins cher, avec, de surcroît, un véhicule neuf, avant déjà la suppression des moins de trois ans, et elle le sera encore plus après. En introduisant la Maruti en 2003, cela n’était pas chose évidente : seule, sur un nouveau segment. Maintenant que l’environnement monétaire nous est favorable, associé aux autres facteurs, crédit… cela fait de ce segment celui de la convoitise par des marques japonaises d’abord et ensuite par celles des chinoises. En terme de parts, ce segment représente environ 18% sur un marché global en 2005 d’environ 220 000 véhicules ce qui n’est pas négligeable. Il est appelé à se renchérir.

Donc vous rejoignez l’analyse selon laquelle le recul des ventes des derniers mois est dû à la ruée vers l’occasion ?

Il faut attendre quelques mois avant de voir décoller le marché du neuf ; donc, les effets de cette suppression qui s’exprimeront par le redéploiement sur le neuf se verra une fois que toutes ces importations de l’occasion soient écoulées dont le volume est considérable selon les chiffres énoncés.

A cet effet, vous ne compterez pas sur les trois premiers mois 2006 auxquels il faut soustraire le mois de décembre qui fait en somme un exercice de neuf au lieu de douze mois. N’est-ce pas pénalisant ?

Oui et non en même temps. Des entreprises de notre taille, vous savez, fonctionnent avec un business plan annuel, donc on tient compte de tous les facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes à l’entreprise. Ce qui revient à dire que nous sommes observateurs de tout l’environnement dans lequel nous évoluons. Parce que depuis la disponibilité et certaines facilitations d’accès au crédit, la tendance a beaucoup évolué en faveur du marché du neuf. Et puis en ce qui nous concerne, l’offre Maruti ou récemment FAW que nous proposons est en adéquation avec les petites bourses qui sont jusque-là captées par le marché de l’occasion. En d’autres termes, la clientèle qui veut disposer d’un véhicule de moins de 600 000 DA ou à valeur égale pourrait rouler avec un véhicule neuf.

Pourrait-on donc d’emblée connaître vos prévisions pour la Maruti ?

Nous comptons les augmenter de 50% qui représentent en volume 10 000 véhicules pour la Maruti et cela se fera avec le concours du réseau qui aujourd’hui représente 50% des volumes des ventes. C’est un chiffre appréciable, mais l’objectif est d’arriver à 80%.

Qui dit Elsecom dit Maruti, cette confusion a sûrement ses méfaits et ses bienfaits ; qu’en est-il ?

C’est vrai que quand on parle d’Elsecom, on pense tout de suite que c’est le groupe alors que celle-ci est l’une des sociétés du groupe Achaïbou. Au rappel, dans le groupe on peut dénombrer Elsecom, Elsecom Motors qui représente Ford, Kia Motors et Carex entreprises ; et Elsecom représente Maruti, Faw, Isuzu bus, Nissan diesel camion, Asia bus et camion.

L’introduction récemment de la Faw ne risque-t-elle pas de cannibaliser la Maruti comme ça été le cas chez la concurrence pour ne citer que le cas de la Logan et de la Clio Classic ?

On n’est pas du tout dans le même cas de figure. Les deux produits sont différents. Nous avons très bien fait attention à cela. C’est plutôt un complément de gamme. Elle se distingue déjà par le prix. Au niveau équipement, la Faw propose à la base un niveau d’équipement conséquent. VE, DA, Jante Allu, rétroviseur réglable de l’intérieur, ce qui lui permettra plutôt de se frayer une place avec un meilleur positionnement relativement à la concurrence d’où qu’elle vienne. En 2006, elle fera aussi un tabac comme la Maruti.

Aujourd’hui, beaucoup d’appréhensions sont exprimées ici et là quant à la norme et à la qualité du produit chinois. Elsecom est représentant de certaines marques chinoises, qu’en pensez-vous ?

Le marché va finir par se déconter. Le passage aux ouvertures a permis à ces débuts une certaine anarchie. Et on fera remarquer qu’actuellement, tout est en train de se mettre en route, que se soit au niveau réglementaire ou homologation. C’est un passage obligé à chaque ouverture où qu’elle soit faite. D’autres expériences à travers d’autres pays peut le prouver. Mais c’est clair qu’il s’ensuivra un assainissement.

Donc les déclarations du ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaàboub, qui a désigné les concessionnaires automobiles de n’avoir pas respecter les clauses de garantie en terme d’après-vente et par là même le consommateur est dépourvu de ces droits, signifie-t-il un début de la fin d’une anarchie régnante ?

Toute amélioration est la bienvenue. Un cahier des charges, je suis pour. Et aux opérateurs de s’adapter au nouveau cadre réglementaire. Un cahier des charges qui régit les normes valable à tous, nous sommes pour. Ce qui se passe dans le secteur de la pièce de rechange est une anarchie criarde, beaucoup d’importateurs vont aussi disparaître avec la hausse du capital socila libérable. Il est donc temps de se normaliser. Donc donner les chances aux professionnels.

Ne pensez-vous pas que si l’association existait, la profession aurait pu être épargnée des charlatans et pu aussi répondre aux différentes déclarations du ministre du Commerce?

Nous nous sommes réuni à plusieurs reprises même si celle-ci n’a pas aboutit, aujourd’hui il y a une relance mais il faut que l’association se constitue autour des objectifs précis, à savoir défendre les droits de la profession et non pour des buts non avoués. Ce n’est qu’à cette condition que les gens pourraient se regrouper. Beaucoup de propositions qu’on pourrait apporter à travers cette association que ce soit pour la profession ou pour le client final. Mais cela ne tient qu’au bon vouloir de chacun. En ce qui nous concerne dans le groupe, on est pour. Et on ne peut qu’adhérer.

Elsecom est aussi présente sur d’autres segments de marché, notamment celui du transport marchandise et du personnel, respectivement par Nissan diesel et Isuzu ; qu’en est-il sur ce marché et comment vous définissez-vous par rapport à la concurrence ?

Au niveau du transport passagers, je pense qu’on est bien placé en circulation, on est assez visible avec Isuzu et Asia ce qui nous permet aisément de confirmer notre position confortable. Sur le marché du camion par contre, on est en train de se placer. Nous avons des produits très fiables et de renommée déjà faite au niveau mondial. Il s’agit de Nissan diesel qui est une marque japonaise, connue par les professionnels du transport. Et dans l’ensemble, nous occupons une place honorable. Et nos parts actuelles sont de l’ordre de 10%. Et nous comptons faire plus dans les années à venir.

Le marché actuellement est en faveur du véhicule asiatique qui représente plus de 48% dû au facteur principal : la fiabilité du véhicule asiatique qui n’est plus à démentir et c’est le client qui les choisit. Par exemple, le véhicule coréen ne tombe pas en panne pour un oui ou un non comparé à ses concurrents. Le client algérien est exigeant, je pense qu’en plus de la fiabilité, il y a beaucoup d’avantages. Même au niveau design, il y a eu beaucoup d’améliorations.

Revenons à Elsecom, quelle est sa position dans le groupe Achaïbou parmi les autres sociétés qui font aussi la distribution automobile ?

Elsecom est l’une des premières sociétés du groupe qui a fait ses débuts dans le domaine de la sécurité en 1981, et si on vient à la classer, elle vient en pole position à hauteur de 52%, suivi de Kia qui, elle, devance Ford et enfin Carex entreprise.

Y aura-t-il des nouveautés en 2006 ?

Toujours la même gamme. On compte introduire un nouveau bus avec une évolution au niveau motorisation. En tout cas, on vous promet d’autres nouveautés mais on se réserve cela au temps opportun et là on vous promet l’exclusivité.

Dernier mot

En dépit du fait de 70 véhicules pour 1 000 habitants, je souhaite bonne année à vos lecteurs et une voiture à chacun.

Karima Alilatene

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