Nous sommes prêts, à tout moment, à toutes évolutions du marché
Presque dans leur totalité, les concessionnaires sont loin des prévisons sur l’exercice 2006 anoncées en 2005. Tous les regards sont braqués sur le leader des ventes du marché, à savoir Hyundai. Ici, M. Omar Rebrab, P-DG de HMA, nous livre ouvertement, sur un ton franc que nous lui connaissons, ce pourquoi il n’y a pas eu effet ocassion sur le neuf.
L’auto-marché : L’année s’achève, plus qu’un mois pour clôturer l’exercice 2006. Hyundai est en deçà des prévisions annoncées en 2005. Est-ce que le sursaut attendu n’a tout simplement pas eu lieu ?
M. Omar Rebrab : Il est vrai qu’en 2005, le business-plan que nous avions établi pour 2006, dans lequel nous avions espéré atteindre 45 000 unités, ce volume paraissait au regard de tous, en effet, très ambitieux relativement à celui déjà réalisé en 2005 (24 000 unités Hyundai vendues). Bien qu’il soit une bonne alternative, ne serait-ce qu’à hauteur de 20 %, à l’absence des importations de moins de trois ans, qui représentent annuellement en se référant au dernier volume importé en 2005 de 89 000 unités, il s’est avéré au bout de quelques mois qu’effectivement, ce volume est ambitieux, même si nous ne nous sommes pas montrés gourmand en visant une progression de 20 % qui représente en volume environ 18 000 unités. Dès lors que nous disposons de capacités à satisfaire une partie de cette demande, nous avons pensé que c’était jouable.
A quel moment vous en êtes-vous rendu compte ?
Passé le premier trimestre, nous avons fait le bilan, nous nous sommes aperçus que les volumes attendus ne venaient pas, donc l’effet occasion n’a pas eu lieu, même si nous avions enregistré une progression comparée cette période à celle de 2005. Dans ce bilan, le même constat a été également fait chez nos concurrents avec lesquels nous nous sommes concertés à ce sujet. Nous nous sommes accordé tout de même une rallonge jusqu’au Salon de l’automobile en mars. A la fin du même mois, nous avons eu la confirmation de la faible tendance à l’évolution du marché.
Probablement que parmi tant d’autres facteurs, vous ne constituez pas encore l’alternative réelle à ce marché ?
Nous nous sommes posé toutes les questions possibles sur le fait qu’il n’y ait pas eu d’effet occasion, en dépit même du dynamisme que nous avons affiché et aussi par l’ensemble pour attirer cette clientèle de l’occase. Quant à l’alternative à laquelle vous faites allusion, je ne pense pas que la problématique soit là. Pourquoi ? Pour notre part, nous avons bien observé le marché de la revente, en effectuant des virées périodiques au niveau des grands souks. Nous avons trouvé, en partie, certaines explications. Nous avons constaté, en premier lieu, que même celui-ci a aussi stagné. Donc même ceux qui se sont attelé, en 2005, à importer en vrac des véhicules d’occasion n’ont pas déstocké. Donc, s’ils devaient les vendre, ils le feraient à perte. Pour le second, nous pensons qu’il y a une clientèle inconditionnelle à l’occasion qui n’achète que sur le marché de la revente, où elle pense que les meilleures affaires sont là et non sur le marché du neuf. Cette pratique est observée sur le segment des utilitaires et camions. Pour cela, nous avons trouvé une parade pour répondre à cette demande.
Vous avez revu à la baisse vos prévisions, alors à combien comptez-vous clôturer l’année ?
Avant la fin du premier semestre, nous avons révisé notre stratégie basée sur la récupération des parts de marché de la revente et, en même temps, nous avons revu notre objectif en le ramenant à 30 000 véhicules. Compte tenu du mauvais mois de septembre — non pas parce qu’il y a eu mévente mais pour un problème d’approvisionnement sur certains modèles à l’exemple de l’Atos — nous étions à zéro stock à fin août. Pis, en septembre, nous n’avions pas reçu les volumes commandés, donc nous n’avions pas pu satisfaire toute la demande. Le problème d’approvisionnement persiste, mais vu le programme arrêté des arrivées, d’ici à la fin de décembre, nous comptons clôturer l’année à 27 000 véhicules.
Hormis l’Atos et l’Accent, pour ne citer que ces modèles fort demandés, dans le reste de votre large gamme, vous aurez sûrement du stock sur les bras compte tenu de la première prévision ?
Oui, on ne peut pas vous cacher cela, en effet sur certains modèles, nous avons des stocks de six mois, voire de huit mois sur d’autres. Cela n’est pas envisageable sur les modèles comme Atos, pour lequel on a eu rupture pas par une mauvaise prévision, mais pour un problème d’approvisionnement dû par la forte demande mondiale. Donc, ce type de rupture, que nous sommes incapables de maîtriser, ou même de prévoir, se fait à nos dépends. Par exemple pour l’Accent, qui va être remplacé, nous avons pris les devants pour répondre à tout notre portefeuille de commandes et nous assurerons même au-delà, jusqu’au lancement de la nouvelle qui est prévue en mars.
Vous avez convié récemment une délégation algérienne composée de clients Hyundai, du président des transporteurs et de journalistes au lancement mondial de la gamme Universe. Une visite des usines (engins TP, construction navale, des bus et camions) a été aussi effectuée. Ce type d’initiatives qui fait participer des clients vise sûrement un objectif ?
L’avis de nos clients, qui sont d’abord exploitants, est aussi précieux que celui du président de l’UNAT, qui est aussi connaisseur du produit traditionnel européen. Comme pour les précédents événements HMA visent à travers ce genre d’initiatives à recevoir toutes les remarques de ses clients avant le lancement de chaque produit sur le marché algérien. Aujourd’hui, avec la gamme de bus Universe, Hyundai ne cache pas ses intentions de concurrencer les leaders européens, ce que cette assistance a constaté de visu aussi bien à la présentation essai qu’à la visite d’usine. Cette participation des clients à ce genre d’évènements est judicieuse à plus d’un titre. Nos clients découvrent Hyundai dans sa vraie dimension (usines robotisées, conditions de travail, normes, etc.) Ils ont fait le test-drive du bus sur piste d’essai, ils ont vu la qualité du produit et été aussi rassurés par la visite des sites d’emmagasinage des pièces destinées à l’export dans les meilleurs délais.
Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de considération pour le marché algérien. Vous avez été honoré durant cet événement, pourriez-vous nous dire où vous placez-vous dans la stratégie globale sur le challenge Hyundai de 2010, en restant sur le segment du marché des poids lourds ?
Il faut savoir que l’Algérie est un grand partenaire de la Corée et que le marché algérien est potentiellement important. Pour ce qui est réalisé jusque-là, HMA est le premier client au niveau africain, hors ce qui est des utilitaires et poids lourds, ce qui explique cette attention.
Chez Hyundai, les clients les plus importants sont reconnus pour leurs performances et sont sacrés ainsi pour les volumes réalisés. Pour notre part, nous faisons en moyenne annuelle plus de 4 000 véhicules lourds.
Compte tenu du développement du marché et de notre extension sur celui-ci, les coréens (Hyundai heavy industrie) lui accordent de plus en plus d’attention.
Le marché algérien est, dit-on, imprévisible. Hyundai table sur le top 5 mondial d’ici 2010, pourrait-on connaître votre quote-part dans cette vision globale ?
Le marché algérien fait partie des 15 premiers distributeurs et, comme je l’ai dit, nous sommes classés au deuxième rang dans les lourds et au 20 e dans les engins de travaux publics. Par conséquent, le pays s’ouvre et se construit. Alors, de ce point de vue, c’est un marché potentiel. Tous les facteurs sont réunis pour une demande en constante croissance. Pour revenir au business- plan que nous avons présenté au constructeur pour cet horizon, celui-ci repose sur ces données, mais si toutefois il y aura entre-temps des changements, nous serons prêts à suivre. Pour l’instant, il est tributaire des évolutions économiques et des projets en cours ou à venir.
Je vous poserais, en conclusion à cet entretien, la question que vous ne redoutez sûrement pas : en restant dans le court terme, quelle progression prévoyezvous pour 2007 ?
Sans détour, pour l’année suivante, nous nous sommes fixé un objectif de faire 32 000 véhicules qui représentent une progression de 15 % plus réaliste. Maintenant que nous parvenons plus au moins au chiffre, nous dirons, à ce moment, que nous nous sommes montrés réalistes. Mais si nous ferons plus, nous conclurons que nous avons eu d’autres produits avec d’autres prix sur lesquels le marché a fait un boom auquel on ne s’attendait pas. Enfin, disons que 15 % convergent avec les taux du marché dans sa globalité.
0 thoughts on “Nous sommes prêts, à tout moment, à toutes évolutions du marché”