Bientôt un décret sur l’organisation du marché national de l’automobile
Dans une récente sortie médiatique, M. El Hachemi Djaàboub, ministre du Commerce, a déclaré qu’un décret qui réglemente la profession des concessionnaires est en gestation au niveau du gouvernement. Le ministre a, en outre, souligné que parmi les concessionnaires, quelques-uns n’étaient pas en règle en termes d’après- vente et de délais de livraison. Afin de savoir comment cette annonce a été accueillie par les acteurs du marché national de l’automobile, nous nous sommes rapprochés des principaux responsables des concessions qui ont bien voulu réagir.
M. Omar Rebrab, directeur général de Hyundai-Motor Algérie
L’initiative du ministère du Commerce est à saluer à plus d’un titre. Il y a effectivement des concessionnaires dont l’attaché-caisse est utilisé comme bureau. Dans le lot, il existe des parties qui ne réalisent aucun investissement ni déploiement en rapport. Ces derniers se contentent de vendre les modèles de voitures qu’ils importent, sans avoir au préalable fait des études de marché ou constitué un personnel adéquat. Les clients sont attirés par les prix pratiqués mais à la fin, ils se rendent compte qu’ils se sont fait avoir. Il existe même des véhicules qui sont mis en vente avant même d’être passés par les services de l’homologation, même s’il y a beaucoup à dire sur ce procédé. Il reste cependant à souhaiter que les autorités compétentes prennent en compte les avis des professionnels, car ces derniers connaissent mieux la réalité du terrain ; quand bien même, une vision extérieure peut se révéler enrichissante.
M. Amrani Malek, directeur général Fandi Motor (ZX auto-Foryota)
En réalité on n’a pas encore vu en quoi consiste le décret. Les seules informations communiquées à ce propos se rapportent aux délais de livraison et en l’absence du service après-vente. Ces lacunes sont peut-être le propre de certains, mais cela ne nous concerne pas. Quoi qu’il en soit, il reste à espérer que le décret en question va ouvrir la voie au professionnalisme et permettra par là même une certaine décantation. Ceux qui sont en reste vont disparaître d’eux-mêmes.
M. Pascal Morel, directeur général de Peugeot Algérie
Je tiens à préciser que je ne fais pas de politique, mais force est de constater que le décret qui réglemente le métier des concessionnaires automobiles est une bonne démarche. Je souhaite néanmoins que l’on va se référer à l’avis des professionnels car le futur texte ne doit pas se faire au détriment de ceux qui travaillent bien.
M. Hassaïm Noureddine, directeur général de Toyota Algérie
C’est à la fois important et intéressant. Le décret dont le ministre du Commerce a dévoilé le projet va permettre de faire un peu d’ordre au sein de la profession. Il y a dix ans, il n’y avait que dix concessionnaires, aujourd’hui, il en existe une quarantaine. Mais il convient aussi de prendre l’avis de plus grands en terme d’investissements et de déploiement car il serait dommage que les nouveaux textes lèsent ou bloquent les plus sérieux d’entre les concessionnaires
M. Mourad Eulmi, directeur général de Sovac- Volkswagen et Audi Algérie
Je pense qu’il ne faut pas généraliser. Le secteur de l’automobile en Algérie est l’un des plus organisés. Cela étant, s’il existe des parasites qui ternissent l’image du marché national de l’automobile ça sera l’occasion de revoir la chose. Mais je crois que Sovac n’est pas concernée par le nouveau décret même si l’on ne connaît pas encore son contenu. Notre entreprise n’a pas attendu qu’un projet de décret soit mis sur rails pour que l’on se conforme aux règles de notre métier. Je rappelle que Sovac est le représentant exclusif de marques de grand prestige telles que Volkswagen, Audi et très bientôt Seat. Le partenariat avec ses marques d’envergure mondiale implique immanquablement le respect de la Charte internationale des constructeurs qui elle reste très stricte. L’on souhaite néanmoins que le décret en question prévoie aussi de revoir les lenteurs administratives liées à la délivrance des papiers ainsi que la sortie des véhicules des ports. Je ne pense pas qu’il existe des concessionnaires qui vendent des voitures sans factures ou qui commettent ce genre d’infractions aux règles du commerce. A ce propos, il faudrait peut-être regarder vers le marché d’El Hamiz car c’est de ce côté là qu’il y a plutôt matière à réorganisation.
M. A. Achaïbou, P-DG du groupe (KIA, Ford, Isuzu, Maruti, Faw.)
Je salue cette initiative à plus forte raison que le métier n’est pas bien organisé. J’avais personnellement demandé à M. Djaàboub du temps où il était ministre de l’Industrie de faire en sorte que notre pays fasse la même chose que les pays émergeants, à savoir exiger des concessionnaires de couvrir au moins le tiers du pays. Il ne suffit pas d’importer des véhicules et de les revendre pour s’identifier comme concessionnaire. Il serait utile d’exiger un cahier des charges et laisser un temps d’adaptation aux acteurs du métier. Les vrais concessionnaires sont, par ailleurs, prêts à aider l’Etat dans ce processus. Nous avons tenu plusieurs réunion a l’effet de créer l’association des concessionnaires automobiles. Le président de cette association sera connu le 09 janvier prochain. Les pouvoirs publics s’organisent, nous aussi nous devons faire de même.
Propos recueillis pat Nabil M.
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