En légère hausse
Pourrait-on parler de baisse du marché de l’automobile sans que ne soit disponible une quelconque source statistique sur le marché de l’occasion qui compte aussi la revente ? Pour l’instant, toute évaluation du marché repose sur l’état des entrées neuves des concessionnaires. Seul indicateur aujourd’hui des évolutions de celui-ci qui est passé de l’informel (importations particulières), cohabitant avec le formel (concessionnaires), vers le formel.
Sans autorité statistique fiable, l’état du marché est établi sur la base des ventes fournies par chaque concessionnaire, et celles-ci sont contestées par ses pairs.
Le moins que l’on puisse écrire, selon l’état du cumul des importations neuves des 9 premiers mois, fourni par le Cnis, basé sur les déclarations en douane établies par chaque concessionnaire, il en ressort que les entrées dédouanées ont enregistré une hausse comparée à la même période de 2005.
Soit 113 239 véhicules importés au titre des 9 mois 2006 contre 90 331 en 2005 et 69 837 en 2004. Ce sont 22 908 véhicules de plus qui ont été écoulés, des volumes de ventes partagés par les plus habiles animateurs du marché.
C’est toujours la percée chez le coréen Hyundai qui a raflé une belle part de cette progression. Il a dédouané 4 071 véhicules de plus comparé au chiffre réalisé à la même période de l’année dernière. Suivi du groupe Renault- Dacia qui a vu ses volumes à l’import progresser de 4 102 véhicules. Sa progression est néanmoins sans effet sur son positionnement face aux deux asiatiques, Toyota et Hyundai.
Le bond le plus spectaculaire est enregistré par le groupe Elsecom avec ses cinq représentations, qui a dédouané 10 660 véhicules de janvier au 30 septembre, contre seulement 4 743 en 2005. Ses volumes importés dédouanés ont plus que doublé, soit 5 917 véhicules de plus. Ce bénéfice est dû en partie aux résultats enregistrés par l’indienne Maruti et la chinoise Faw.
Dans le lot des bénéficiaires de cette fameuse progression, Fiat, une marque qui monte depuis sa récente reprise par le groupe Ival, a fait mieux que le bien établi constructeur Peugeot. Soit 1 151 véhicules supplémentaires durant la période sus-citée comparée à 2005, alors que Peugeot n’en profite pour augmenter ses volumes que de 968 unités.
Ces chiffres attestent bien sûr des ambitions ou de l’optimisme de chacun sur le marché. Cependant, les plus habiles savent faire du chiffre.
Nouvel ordre commercial
Il est vrai que la clientèle du marché de l’occasion n’est pas encore absorbée et ne semble pas se reconvertir au neuf. Les rumeurs quant à la reprise des importations des véhicules de moins de trois ans ne sont pas restées sans effet.
Sur le marché MTM (marché toutes marques), le neuf a évolué dans des proportions assez notables. En revanche, le plus important est ce qui s’est passé à l’intérieur de celui-ci. Il y a des marques souffrantes, à l’exemple de Citroën, de Mitsubishi et de Renault, au profit de Dacia et autres.
Aujourd’hui, il y a un constat à faire sur le nouvel ordre commercial qui s’installe. Il y a des marques qui engagent d’autres dans une spirale et veulent leur imposer la dépendance aux promotions faramineuses pour vendre. Certains s’inquiètent sur le coup que pourra prendre l’image de ces pratiques à travers ce mode de vente mais, entretemps, ils perdent de vue que le consommateur risque de s’habituer et en demander plus. Ils seront contraints un jour ou l’autre de suivre, au risque d’éroder leurs marges. Beaucoup se sont inscrits dans cette voie soit pour déstocker, soit pour gagner du temps afin de se repositionner plus confortablement et imposer une politique des prix.
Des remises de l’ordre de 270 000 dinars sont aujourd’hui proposées par certaines marques, soit l’équivalent de 80% du prix d’une Maruti.
Un autre ordre de vente est en train de s’établir, puisqu’un panel de marques est en train de s’aligner sur cette démarche commerciale, où seul le rabais est un argument de taille pour vendre.
Karima Alilatene
Marché par les ventes
Pas de changement sur le trône
Avec 113 239 véhicules importés et dédouanés de janvier à septembre 2006, le marché du neuf concessionnaire est en hausse de 22 908 véhicules comparé au 9 premiers mois de l’année 2005. Durant cette période, ce sont 90 331 véhicules qui ont été importés et dédouanés. Hormis ces importations, les ventes selon l’état de chaque concessionnaire, le palmarès des ventes atteste de cette progression.
Les ventes n’ont pas été brillantes durant le mois de septembre. Cela ne semble étonner personne. Pour certains, cela s’explique par des habitudes d’achat.
Ce mois, pour certains concessionnaires, est consacré à la rentrée sociale. Les ménages sont tournés vers d’autres dépenses que l’achat d’une automobile. Coïncidant en plus avec les dépenses les plus faramineuses du mois de ramadhan, durant lequel tous les prix flambent. D’autres l’expliquent par le manque de certains produits (plus de stock) en concession ou par la fin de vie de certains modèles, en attente donc du renouveau. A l’exemple de l’Atos et de la Chevrolet Aveo qui ont manqué en août et septembre. D’autres ne ratent pas l’occasion du Ramadhan, connu pour être aussi le mois des flops, pour relancer la demande avec des remises plus que généreuses, où l’on a constaté des rabais atteignant les 270 000 dinars !
Au palmarès des ventes au cumul au 30 septembre, Hyundai ne lâche pas prise, bien que l’approvisionnement en Atos ait fait défaut en août et septembre, compte tenu de la demande pressante sur ce produit très demandé. Un manque qui a profité à des concurrentes pas forcément du même segment.
L’Accent semble au mieux de sa forme. Elle a damné le pion à toutes ses rivales.
Avec 9 617 ventes, l’Accent est le modèle le plus vendu du marché tous segments confondus. Elle a ravi ainsi la vedette au Hilux — meilleure vente 2005 avec 12 000 unités écoulées — qui n’a été vendu qu’à un peu plus de 5 000 unités
En s’adjugeant la seconde place du podium des ventes (15 569) sans Daihatsu, le japonais Toyota essuie le revers du recul des ventes du Hilux dû à son renouvellement et aux nombreux concurrents qui ont afflué vers ce segment. Le Hilux, qui a constitué plus de 80% des ventes en 2005, n’est plus le cheval de bataille de Toyota, qui s’investit davantage dans le véhicule de tourisme.
S’ensuit Renault qui a enregistré une progression de 13% des ventes, lui permettant d’occuper la 3e position des ventes sans Dacia.
Celui qui semble perdre la face est l’autre constructeur français Peugeot, dont les ventes ont chuté de 10% comparativement à 2005.
Même si au cumul il n’a pas cédé définitivement sa place de quatrième des ventes à la redoutable Chevrolet avec qui il se relaie au top des ventes mensuelles, Peugeot a perdu des parts sur certains modèles qui faisaient autrefois son bonheur, à savoir la 206 et le Partner vp. En dépit de l’arrivée de la 207 qui commence à faire des émules, celle-ci reste tout de même loin des scores réalisés au lancement de la 206.
K.A
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