La classe politique française très critique
L’usine Renault, inaugurée le 9 février dernier à Tanger, au Maroc, a suscité beaucoup de critiques à l’endroit de Carlos Ghosn, P-DG de Renault, dont l’Etat français est actionnaire à hauteur de 15% du constructeur.
Le patron de Renault a essuyé les pires critiques à commencer par celle de l’ancien ministre de l’Industrie et député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi en l’occurrence, qui a accusé Renault de « jouer contre la politique du gouvernement et contre l’industrie française ». « Il est dangereux et insoutenable pour notre pays que Renault, dont l’Etat est le premier actionnaire, réalise du dumping social au Maroc pour produire des voitures destinées à l’Europe et à la France », dénonce-t-il dans la presse française.
Le numéro 2 du FN, Louis Alliot, considère que cet investissement est un « véritable scandale » et a appelé à « taxer ces voitures qui vont revenir en France pour concurrencer les voitures produites en France ». L’autre candidat à l’Elysée, Nicolas Dupont-Aignan, surnomme le P-DG de Renault de « déserteur de notre économie ».
Plus mesuré, l’ancien président du Sénat, Gérard Larcher, a insisté sur la « responsabilité sociétale » de Renault de produire en France et travailler avec des sous-traitants français, déplorant que « beaucoup des véhicules qui sont vendus en France » soient « produits ailleurs que dans la zone euro ».
Dominique de Villepin, de son côté, a regretté « une erreur stratégique » de Renault. « Cette course au low cost, nous ne la gagnerons pas », a-t-il estimé. Le numéro un de la CFDT, François Chérèque, a, quant à lui, réclamé « un débat au comité de groupe sur les conséquences de cette ouverture au Maroc sur les gammes assemblées en France, l’emploi, etc… »
Evidemment, Carlos Ghosn s’est défendu d’abord par la voix de Carlos Tavares, le directeur général délégué du constructeur automobile français, lors d’une audition au Sénat, chiffres à l’appui, que « l’usine Renault au Maroc va générer de l’activité en France et rapportera 800 euros par voiture produite, parce qu’il y a 400 euros de pièces livrées depuis la France et 400 euros d’ingénierie basés dans l’Hexagone », rapporte encore une fois la presse sur le sujet.
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