Un géant de l´industrie automobile
De notre envoyé spécial à Séoul (Corée du Sud) : Mourad Cheboub
Les représentants algériens ont suivi de bout en bout la fabrication du Trajet, du début de la chaîne à sa sortie. Les premiers taxis à destination d’Alger sont sortis des usines et acheminés au port pour leur embarcation sur l’un des plus grands bateaux.
Qui vole un œuf, vole un bœuf. Il est des proverbes qui ne sont pas forcément justes. Hyundai est né pour apporter sa contradiction. Chung Yu Yung, le fondateur, est parti de sa ville natale, la Corée du Nord, pour passer au Sud, en emportant, pour ne pas dire voler, une vache à son père. L´histoire du grand empire coréen a commencé à partir de là . Ceux qui ne connaissent pas ce pays asiatique, d´où nous proviennent les véhicules Hyundai, ne mesurent sûrement pas son importance industrielle et technologique. Il est le n°1 mondial dans le chantier naval.Le groupe détient une pléade de filiales (7 sociétés) des plus importantes qui font sa force : TYPEering, construction d´équipements électroniques, construction des machines et engins robots, ect. Hyundai-Algérie a eu cette initiative de faire connaître et découvrir cet empire Hyundai aux Algériens. O. Rebrab s´est déplacé, au courant du mois de septembre dernier, avec une délégation fort originale. Il était accompagné par les présidents d´associations de taxis et des transports ainsi qu´un représentant de l´UGTA de l´ouest du pays. Pendant ce périple qui a duré dix jours, les accompagnateurs de O. Rebrab ne s´attendaient pas à découvrir un pays aussi impressionnant. La fatigue et le manque de sommeil ne les ont pas empêchés de visiter l´ensemble des sites Hyundai. Les usines de Ulsan et Asan resteront à jamais gravés dans leurs mémoires. A l´arrivée, la délégation a été reçue au siège principal par le nouveau président de Hyundai pour une prise de contact. Le boss a écouté longuement O. Rebrab. Le sujet a tourné autour de tout ce qui a trait aux difficultés qu´a rencontrées Hyundai-Algérie durant l´année 2004, dont les difficultés d´approvisionnement de certains véhicules, à savoir Accent et Atos, et surtout la pièce de rechange. Ce point a été le plus important durant toute la discussion. A première vue, tout semblait rentrer dans l´ordre. Le président rassure l´ensemble de la délégation et le plus dure est à venir. Les responsables de Hyundai Corée, de l´Afrique et Moyen- Orient, de la pièce de rechange de l´utilitaire et du lourd… tour à tour, pendant une journée, des négociations des plus dures ont été engagées. Rien ne présageait qu´un bras de fer allait surgir. Chacun défendant sont intérêt en matière de prix, d´approvisionnement de transport, business plan, allant jusqu´aux détails de la peinture de la voiture. La disponibilité était un problème auquel le boss de Hyundai-Algérie est confronté. Il s´impose pour que tout soit réglé au courant du mois d´octobre et pouvoir ainsi répondre à la forte demande algérienne. Le débat n´est qu´à son début, c´est un peu l´acte I. Acte II : la pièce de rechange, il faudra la recevoir en même temps que les véhicules. Le service après-vente est, d´ores et déjà , mentionné. Un listing a été établi par la partie coréenne et soumis à son homologue. Au premier regard, les Algériens n´étaient visiblement pas contents. La colère monte d´un cran ; Ils sérient toutes les références. Premier constat, un déséquilibre est apparu. Ils reviennent, donc, à la charge pour imposer leurs besoins. Plus de deux heures de tractations. Le responsable de Mobis, fournisseur de la pièce de rechange, cède.
Tout allait dans le bon sens. Erreur. D´autres collaborateurs revoient leurs copies et essayent de renégocier les prix. La succession des réunions, qui n´en finissent pas, usent et la fatigue commence à gagner tout le monde avant d´aboutir à un terrain d´entente. Ce n´est pas encore fini. Il reste le lourd, l´utilitaire, les véhicules professionnels… Les discussions autour de ces derniers, qui ont fait l´objet de la visite de la délégation qui a accompagné O. Rebrab, ont duré plus de trois jours. Les nouveaux “Trajetà€?, destinés aux taxis, ont été passés au peigne fin. Le président des taxis, M. Aziouz Sïd, vérifie le véhicule. A première vue déjà , il apporte sa première constation. Les sièges du milieu ne correspondent pas, la deuxième rangée doit être décalée à l´arrière pour donner deux à l´avant, trois au milieu et deux à l´arrière ; c´est l´idéal pour le taxi algérien et c´est ce qui se pratique actuellement, dira M. Aziouz aux Coréens. Cela ne semble pas gêner ses interlocuteurs et les modifications sont signalées. Le siège conducteur doit être, lui aussi, pratique, c´est-à -dire totalement rabattable pour faire un lit. C´est une exigence du premier ordre pour les chauffeurs algériens qui sont appelés à faire de longs trajets, ce qui leur permettra de se reposer ou dormir. Suggestion accordée. Le Trajet taxi subissait, au fur et à mesure, des modifications. Une mission, qui, il faut le dire, a donné ses résultats. Même la peinture habituelle, le jaune, a été signalée. Pour rappel, les représentants algériens ont suivi de bout en bout la fabrication du Trajet, du début de la chaîne à sa sortie. Les premiers taxis à destination d´Alger sont sortis des usines et acheminés au port pour leur embarcation sur l´un des plus grands bateaux. Même si la mission de la délégation avait pour objet de suivre de plus près les modèles destinés à l´Algérie, soit pour les véhicules de tourisme ou pour ceux professionnels, à l´image du Trajet pour taxi, ou le H100 ambulance ainsi que la pièce de rechange, une visite guidée sur les sites de production de Ulsan et Asan étaient aussi au menu. Pour cette édition, nous vous proposons cette première partie ; la prochaine, vous découvrirez un reportage sur les chaînes de montage et les villes où sont implantées les usines. Hyundai se distingue par rapport aux autres constructeurs. Les sites sont aussi des villes. Le constructeur coréen assure école, hôpital grande surface et autres. Ulsan, à titre d´exemple, située à 400 km de Séoul, d´une population de 1 500 000, Hyundai lui assure 60% d´emplois. C´est une ville, nous assure-t-on, où le chômage, à lui seul est banni et devient, par là même, aussi chère que la capitale.
M.C.
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