On est prêts pour un nouveau départ
Kamel Jellit porte deux casquettes, puisqu’il est Directeur général des deux sociétés représentant Scania en Algérie et en Tunisie, cette marque suédoise appartient à deux associés : Mavia du groupe Othmani pour l’Algérie et Dalmas pour la Tunisie. M. Jellit a intégré Dalmas en 1982, avant d’être à la tête de la représentation de Scania à partir de 1988. Il est donc assez imprégné dans le domaine des camions et des bus, et en marge de notre visite dans les usines de montage de Scania en Suède, M. Jellit a bien voulu nous entretenir pour nous éclairer sur l’activité et les ambitions de Mavia en Algérie.
L’auto-marché : M. Jellit, tout d’abord, on voudrait connaître ce qui a motivé l’implantation de Scania en Algérie et aussi pourquoi une association entre les deux groupes Othmani et Dalmas ?
M. Kamel Jellit : Comme nous avons été représentant de Scania en Tunisie (Dalmas, ndlr), depuis 1988, et vu notre expérience, la société mère nous a demandé en 2001 de voir le marché algérien, et pour bien faire et essayer de s’implanter d’une manière réelle, il fallait trouver un partenaire. Comme nous avions déjà une relation avec la famille Othmani, on a proposé cette association et nous nous sommes alors lancés, avec 50% des parts pour chacun.
Maintenant que vous êtes installé depuis plus de cinq ans en Algérie, peuton connaître votre bilan et comment vous l’évaluez ?
Vous savez, les premières années, c’était le début de montage qui nous a pris presque une année, on a vendu quelques mois plus tard une quinzaine, juste comme essai. En 2004, on fait 80 camions, et après nous avons atteint 161 ventes en 2005. L’année suivante, comme il y avait suppression de la taxe (D.A.P), on a arrêté le montage, il fallait donc importer nos produits et comme ils sont fabriqués au Brésil, on a vécu une période de ralentissement car l’approvisionnement était un peu lent, vu la distance entre les deux pays. Nous avons donc réalisé une vente de 86 camions, et là on attend l’arrivée des modèles de la série 4 avant de pouvoir commencer avec la nouvelle (série) juste après la foire internationale d’Alger.
Avec cette expérience du terrain et du marché algérien, comment se place Mavia en général et Scania par rapport à la concurrence ?
Si on regarde du côté des grands constructeurs qui sont implantés depuis plus d’une dizaine d’années, je pense à Renault et certains autres, ils ont pris une certaine avance ; cependant, on est au même niveau que Volvo, Iveco ect. Je pense qu’on est en train de réaliser un bon travail et on s’améliore au fur et à mesure.
On revient, si vous le voulez bien, à votre nouvelle gamme qui sera commercialisée prochainement, peut-on savoir un peu plus sur ces modèles ?
Notre nouvelle gamme a déjà été lancée en Europe, l’Algérie et la Tunisie auront le privilège de la recevoir les premiers par rapport aux autres pays africains, cette nouveauté sera ce qu’on appelle la “série P et R” qui sera complète, que ce soit des tracteurs routiers ou des camions et par la même occasion, on lancera aussi le bus.
Vous parlez aussi du lancement du bus, c’est un autre segment que vous introduisez, sera-t-il la priorité de Mavia en Algérie, sachant que le marché du bus est à l’heure actuelle assez convoité ?
Une priorité, je ne le pense pas, cependant il est vrai que le parc algérien est appelé à se renouveler, donc notre présence dans ce segment est impérative, car nous pensons aussi qu’on aura notre clientèle, d’autant plus qu’on doit passer maintenant à la grande vitesse
Qu’appelez-vous la grande vitesse ?
On est en train d’étoffer notre réseau en installant de nouveaux concessionnaires pour l’Est, l’Ouest et le Sud et renforcer notre équipe commerciale. Si vous voulez, maintenant on est prêts pour un nouveau bon départ, avec nos nouveaux produits, notre service technique et l’après-vente.
Si on comprend bien, vous allez être plutôt agressif, on entend par là en matière de communication et de marketing ?
On sera déjà présents à tout les évènements, Salons et toutes les foires spécialisées, les medias feront partie aussi de notre stratégie, la publicité dans les journaux Algérien est d’une grande importance contrairement à la Tunisie où elle est pratiquement inexistante, chose qui est évidente vue l’importance du marché algérien.
On fait le tour de la question sur Mavia en Algérie, peut-on connaître ses objectifs en matière de ventes pour cette année, voire même pour 2008 ?
Pour 2007, le premier semestre tire à sa fin et on prévoit d’ici la fin de l’année d’atteindre un volume de ventes de 150 à 200 unités. Pour 2008, on compte placer au minimum jusqu’à 350 camions, ça ne parait pas énorme mais cela représentera 10% du marché, on ne veut pas aller très vite, cependant on ira à pas très sûrs.
On revient à la concurrence, mais cette fois ci, on parlera des Asiatiques et particulièrement les Chinois. Vous ne trouvez pas que cela constitue une menace, vu les prix qu’ils affichent sur le marché algérien ?
Le client algérien sait faire la part des choses, et aussi faire ses calculs en matière de rentabilité du camion à long terme, ce n’est pas le prix d’achat qui importe, mais plutôt celui lié à l’exploitation qui détermine la valeur du produit, et à mon avis, Scania est connu en Algérie pour cela, donc il n’y a pas lieu d’avoir une quelconque crainte pour nous.
M. Jellit, pour conclure, un mot pour nos lecteurs ou vos potentiels clients !
Le marché algérien et très important et va se développer encore plus, avec une grande vitesse comparativement à d’autres marchés, et on s’y intéresse sérieusement, voilà pourquoi on est en train de fournir des efforts considérables sur tous les plans et surtout au respect du client algérien.
M.C.
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